La géographie sacrée de la Corse, de François Marchiani

Présentation

«Cume elle grande u mondu !» s’écria un jour une paysanne de Fudgichia, s’émerveillant de ce qu’elle voyait du sommet du Monte Caggiu.

Elle exprimait ainsi l’impression des premiers hommes pour qui la Terre se bornait à la dimension de leur regard mais qui, en levant la tête, pouvaient voir le Ciel tout entier.

Nos contemporains. s’ils croient bien connaître la Terre ont perdu la connaissance du ciel. Il est des villes où on ne peut même plus l’apercevoir, caché qu’il est par des voiles qui ne sont plus ceux du mystère.

Tout était inscrit dans le ciel pour ceux qui savaient y lire ; les mesures du temps et de l’espace. En l’observant, on pouvait pressentir l’insondable immensité des espaces infinis où tressaillent et se meuvent les forces secrètes de l’univers ; l’alternance du jour et de la nuit, de l’ombre et de la lumière, du froid et du chaud, le temps de la Lune et celui du Soleil, le cycle des saisons et des années, l’infinie variété des astres dans le ciel semblable à celle des êtres sur la Terre.

Ces mêmes hommes observaient les mouvements des planètes, leurs déplacements de leur lever à leur coucher, les angles qu’elles décrivaient entre elles et avec la Terre. Ils songèrent ainsi à “orienter” leurs lieux de vie, leurs espaces par rapport aux deux luminaires, le Soleil et ln Lune, aux planètes qui avaient une étrange manière de se déplacer : puis, ils procédèrent à des alignements. 

Les Babyloniens enseignaient déjà que la Divinité se révèle en chaque endroit particulier, lui-même en rapport avec une région sacrée du ciel. Tous Ies hommes pouvaient contempler le même ciel et s’y retrouver dans leur infinie diversité à travers la profonde unité de ce miroir sans fond. Les constellations, les planètes, les signes du zodiaque portaient des noms de divinités ou se référaient à des mythes. Les anciens personnalisèrent les astres, puis les divinisèrent. Certains peuples, très primitifs, leur rendaient un culte direct, mais d’autres, plus évolués, adoraient non les astres eux-mêmes mais les dieux supposés les habiter et qui exerçaient à travers les corps célestes, leur influence sur la Terre et les humains. Ces peuples considéraient que l’énergie qui anime les astres est de même nature que celle qui anime les êtres humains, ce qui explique l’ascendant que le ciel exerce sur eux.

C’est ainsi que l’astrologie donna naissance à la mythologie puis, par elle, à toutes les religions qui en émanèrent. C’est en remontant à la source des mythes que nous retrouvons celle de l’astrologie, science sacrée des signes divins, mais encore science de la personnalité profonde des hommes.

Sommaire :

⁃ Introduction

⁃ Bélier-Balance

⁃ Taureau-Scorpion

⁃ Gémeaux-Sagittaire

⁃ Cancer-Capricorne

⁃ Lion-Verseau

⁃ Vierge-Poisson

⁃ Centre

⁃ Conclusion

⁃ Index et tables