Dictionnaire étymologique, de la protohistoire à nos jours

Le monogénisme, une réalité ?

À la vue du Tiffinagh, cet alphabet multimillénaire sauvegardé par le Targui, et qui n’est rien d’autre que le rappel de l’alphabet de Massinissa et de Sophoniba, ce couple royal Amazigh, dont le seul souvenir continue d’hanter Dhougga ; à la vue de cet alphabet, ancêtre de l’écriture dite européenne, mais ressurgi d’une préhistoire méconnue, peut-on persévérer dans l’erreur, et renier un passé aussi profond, aussi fascinant, aussi révélateur de nos origines ?

Ne pourrait-on pas reconstituer un pan de cette protohistoire, qui, en fin de compte, nous est commune ?

Il semble bien que si, à condition, au delà des mythes grecs, latins, et même hébraïques, de replacer les radicaux verbaux dans leur contexte historique, car l’archéologie a besoin de l’outil essentiel qu’est l’étymologie. C’est cet outil qui fera parler des noms, des mots restés obscurs, ce que ne peuvent faire des objets, quelle que soit leur beauté ou leur date supposée ! C’est lui qui éclairera des noms et des mots à l’étymologie méconnue , obscure, ou incertaine, et qui mettra en lumière leur filiation depuis la Haute-Antiquité jusqu’à nos jours !

Nos langues appartiennent à une longue chaîne tissée par l’Histoire, que les bouleversements géo-historiques, et nos préjugés religieux ou raciaux, ont brisée ; pourquoi, sinon, aurions-nous balayé de notre mémoire cette protohistoire multimillénaire ?

Les linguistes ont séparé à tort les langues et les mots de leur contexte historique. Voilà pourquoi il faudrait étouffer tout préjugé, faire un effort de mémoire, et retrouver non seulement des noms, mais encore des mots-clés enveloppés depuis si longtemps dans leur cocon mythique. Telle est la tâche à laquelle entend contribuer ce dictionnaire.